Guy Marchand, alias Nestor Burma, s’en est allé il y a deux ans, laissant sans héritage ses enfants Ludivine et Jules, rien à léguer, marquant ainsi la fin d’une vie riche en carrière mais sans transmission matérielle pour sa famille.
Guy Marchand nous a quittés le 15 décembre 2023, une disparition annoncée via l’AFP par ses enfants, Jules et Ludivine, déjà marquant deux ans depuis cet événement, laissant un vide profond dans le cœur de sa famille et de ses admirateurs.
L’acteur et chanteur, figure populaire du paysage culturel français, s’est éteint paisiblement à 86 ans à l’hôpital de Cavaillon, tout près de sa maison à Mollégès, laissant derrière lui une carrière marquante et un souvenir précieux pour le public.
Deux ans après sa mort, une question demeure : que reste-t-il de son héritage ? Derrière le panache et la voix grave, avec ses cent cinquante films, Guy Marchand a laissé à ses enfants un patrimoine bien plus que matériel, un legs simple mais précieux qui a marqué plusieurs générations.
Guy Marchand et son héritage artistique
Au fil d’une carrière foisonnante mêlant cinéma, télévision et chanson, Guy Marchand a travaillé avec les plus grands, de Lino Ventura à Yves Montand, de Philippe Noiret à Jane Birkin. Il restera longtemps le visage iconique du détective Nestor Burma, rôle qu’il incarna pendant vingt ans, et dans les mémoires collectives, il demeurera aussi l’interprète de Destinée, titre culte devenu patrimoine national. Pourtant, derrière cette notoriété parfois flamboyante, l’homme cachait une réalité plus fragile.
En 2021, Guy Marchand avait déjà confié au Parisien qu’il était fauché, malgré les revenus issus de Nestor Burma qui auraient pu lui assurer une retraite paisible. Avec humour et lucidité, il racontait son vécu largement, entre chevaux, voitures et femmes, appréciant aimé vivre mais sans jamais toucher les salaires de stars. À sa mort, loin du scénario classique de l’artiste fortuné laissant derrière lui un empire, la question se posait : que restait-il vraiment à léguer ? Confiait, jamais, temps, tourner, nouveau, assuré, derrière, lui, ainsi, loin, il, qu’on, avoir.
Sa demeure en Provence
Au cœur de Mollégès, Guy Marchand a vécu ses derniers mois dans une maison provençale simple mais pleine de souvenirs. Avec ses enfants, Jules et Ludivine, héritiers d’un patrimoine essentiellement symbolique, il partageait cet espace loin des villas ostentatoires. Selon Purepeople, ce lieu n’était pas propriétaire, mais il incarnait l’homme dans toute sa splendeur, instinctif, solaire et imprévisible. Dans la bâtisse, on trouvait les scénarios annotés, trophées, photos de tournage, et partitions griffonnées, reflétant la vie et la passion de l’artiste. Ce mariage avec l’actrice Béatrice Chatelier et le lien avec son fils rendaient la vie dans ce lieu unique, où il avait vécu intensément avec sa famille et tout ce qui comptait dans sa vie, sur place.
Dans sa vie, Guy Marchand a transmis bien plus qu’un simple héritage matériel à ses enfants. Ce n’était pas une question de mètres carrés ou d’euros, mais de sa vision unique de la liberté et de sa franchise brute. Sa façon de vivre à contre-courant, marquée par son premier mariage et la phrase cinglante de Béatrice, “jamais vraiment aimé, mais aimé ta voix”, lui avait appris un certain détachement presque philosophique. Il riait, souffrait parfois, mais avançait toujours, porté par une vitalité indomptable qui reste dans les mémoires.
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Guy Marchand et sa vie privée
Lors de son second mariage avec Adelina Khamaganova, mannequin russe de quarante ans sa cadette, Guy Marchand avait toujours suivi le principe de ne rien imposer et ne pas retenir. Berlin est devenue le lieu où elle est partie vivre, et il avait-il expliqué qu’il ne voulait pas emmerder sa compagne. Cette phrase résume parfaitement sa manière d’aimer, passionné, sincère, mais jamais propriétaire, toujours respectueux et libre dans ses choix de vie.
Même si Guy Marchand avait un compte en banque à découvert, il a toujours laissé une image forte à ses enfants, Jules et Ludivine, transmettant un legs moral reçu sans avoir besoin d’être écrit noir sur blanc. Artiste multiple, acteur de cinéma, chanteur populaire, trompettiste autodidacte, et véritable dandy bohème, il a vécu sa vie avec passion, vraiment, et a toujours encouragé à vivre pleinement, même si sinon pas, montrant qu’au-delà de l’argent, ce sont les expériences et la liberté qui définissent un artiste.
Deux ans après sa disparition, le nom de Guy Marchand réapparaît régulièrement à travers les rediffusions de Nestor Burma ou lors de chaque soirée du Nouvel An où résonne Destinée. Ce qui reste de lui s’impose avec sa singularité, matériellement modeste mais humainement immense. Il laisse bien plus qu’une simple maison à Mollégès : une véritable leçon de vie. Pour ses enfants, c’est sans doute le trésor le plus précieux, un souvenir vivant et inspirant qui transcende le temps et les biens matériels.