Alain Bashung a laissé une empreinte dans la chanson française et dans le quartier de Paris. Même après sa mort en 2009, il marque encore et la ville garde son souvenir, aussi bien dans les mémoires après toutes ces années.
Le 1er décembre 2025, Alain Bashung aurait eu 78 ans, laissant derrière lui une figure emblématique de la chanson française. Interprète de classiques comme Gaby oh Gaby, Vertige de l’amour, Osez Joséphine ou La Nuit je mens, il reste parmi l’un des artistes les plus influents de ces quarante dernières années, son héritage immense continuant d’inspirer les nouvelles générations, et son nom est encore célébré partout.
Alain Bashung, rockeur et poète, maître des atmosphères troubles et des textes énigmatiques, laisse une œuvre unique salutée par le public et la critique. Ses multiples Victoires de la musique témoignent de son talent et de son influence, et son ultime hommage en 2009 en témoignent à la fois.
Le 14 mars 2009, Alain Bashung s’est éteint à 61 ans, emporté par un cancer du poumon, laissant derrière lui une disparition qui a provoqué une émotion rare et profonde dans le monde de la musique, soulignant la hauteur de sa carrière au sommet et le vide immense que sa disparition a laissé à la scène musicale française.
Un artiste culte… et un héritage complexe
Dans sa carrière longue et prolifique, Alain Bashung se trouvait à la tête d’un patrimoine important, mais derrière l’image du rockeur discret, une histoire successorale particulièrement tourmentée que peu connaissent se dessine, révélant combien l’homme nécessairement a laissé un héritage complexe et précieux.
À sa mort, Alain Bashung laisse deux enfants, Arthur, né en 1983 de son union avec Chantal Monterastelli, et Poppée, née en 2001 de son mariage avec l’actrice et chanteuse Chloé Mons. Les relations entre le chanteur et son fils aîné étaient longtemps dégradées, et la lecture du testament promettait d’être douloureuse, révélant un héritage complexe à gérer.
Après le décès d’Alain Bashung, Chantal Monterastelli a rappelé dans Le Journal du dimanche que selon la loi française, il est impossible de déshériter un enfant, mais qu’il est possible de contourner cette règle dans certains cas. Ainsi, Arthur a raconté avoir reçu le testament le lendemain de l’enterrement et avoir découvert que son père avait légué à sa veuve l’ensemble des droits d’auteur, bénéfices artistiques, biens, meubles et effets personnels, illustrant un héritage complexe et chargé d’émotions.
Selon Héritages sur NRJ12, Alain Bashung avait mis en place un stratagème légal qui permet à Chloé Mons de bénéficier de l’usufruit de tous ses biens jusqu’à sa propre mort. Elle peut ainsi occuper la maison du chanteur, percevoir les retombées financières de son œuvre et gérer ses possessions, la transmission restant encadrée et protégée jusqu’à la fin.
Après le décès d’Alain Bashung, la propriété réelle de ses titres reviendra aux héritiers réservataires, comme l’a précisé l’avocat Emmanuel Pierrat. Arthur Bashung ne pourra toucher sa part qu’après la disparition de sa belle-mère, un horizon lointain rendu encore plus complexe par des relations désormais inexistantes. Certains arrangements auraient été trouvés entre Arthur et Chloé Mons, selon le journaliste Benjamin Locoge, mais aucun détail n’a filtré. Cette situation, qu’après d’un d’autant de précautions, montre combien l’héritage de ce rockeur reste sensible et difficile à gérer.
Une maison-refuge à la Goutte d’Or
Dans le quartier de la Goutte d’Or, au XVIIIᵉ arrondissement de Paris, Alain Bashung avait choisi une demeure unique, la villa Poissonnière, une maison de trois étages protégée par un portail noir en fer forgé et entourée de lauriers plats soigneusement taillés. La voie pavée qui relie la rue de la Goutte-d’Or à la rue Polonceau mène à des passages secrets, une enclave silencieuse bordée de pavillons du XIXᵉ siècle, inaccessible au public et totalement privée, offrant à l’artiste un véritable refuge loin de l’agitation de la ville.
Pour Alain Bashung, ce lieu servait de refuge intime, où les voisins racontent qu’un homme discret dépêchait toujours de payer son taxi par crainte de gêner la circulation. De sa maison, s’échappaient parfois des notes d’opéra, la voix de la Callas, que l’artiste écoutait volontiers, gardant ainsi un lien secret avec ses passions et un quotidien apaisé.
Lire aussi : Claire Chazal : le journaliste oublié qu’elle a remplacé au JT de TF1
L’hommage dans son quartier
Le 14 mars 2009, jour de la mort de Alain Bashung, le passage pavé est devenu un lieu de recueillement où anonymes et proches se sont défilé pour déposer des roses rouges, roses jaunes, des mots doux et des messages déchirants, rendant hommage au dernier des géants et à son œuvre magnifique. Le nom de l’artiste figurait encore sur la sonnette, un détail bouleversant pour ceux qui franchissaient la ruelle de ce quartier entier, habituellement bruyant, mais qui semblait retenir son souffle.
Dans les jours suivants, les hommages se sont multipliés, les ventes d’albums ont explosé, Bleu Pétrole s’est hissé en tête des achats, et la villa Poissonnière est devenue un lieu de mémoire.
Pour Alain Bashung, la mairie de Paris a rendu un bel hommage à la star le 21 juin 2012 lors de la Fête de la musique, en inaugurant le square Alain-Bashung de 1 500 m2 dans le 18e arrondissement. Ce lieu est accessible aux personnes à mobilité réduite via le 16, rue de Jessaint. Le jardin est composé de trois parties : un milieu forestier, une montagne, un milieu sec et un milieu humide. On y trouve aussi un jardin partagé et une aire de jeux pour enfants, situé non loin de l’endroit où la star a vécu, évidemment, offrant un lieu symbolique de mémoire et de recueillement.